Au quai
d’embarquement situé au port autonome de Dakar règne une ambiance détendue dans
cette matinée de samedi. L’endroit est rempli par les candidats au voyage sur
Gorée. On quitte la pollution et le brouhaha des automobiles pour un autre
endroit plus calme. Un vent glacial effleure les visages des nombreux
excursionnistes.
« Veuillez
prendre vos tickets de voyage » supplie un agent des lieux. Tout le monde
se met dans le tourniquer pour éviter le débordement et achète le ticket à un prix selon son
origine : sénégalais, africain, occidental…
Après
quelques minutes d’attente la chaloupe accoste, c’est le temps
d’embarquement ; dans la chaloupe les uns prennent des photos, les autres
contemplent les vagues d’eau de l’océan. Vingt minutes de navigation nous voici
à Gorée, le contraste est saisissant entre Dakar du continent et l’ile. Avec
une superficie de 28 hectares Gorée est splendide et se caractérise par une
architecture homogène avec ses maisons coloniales du 18e siècle aux
façades ocres, roses et jaunes .Ici pas des voitures ni motos.
Cette belle
architecture ne s’aurait gomme l’effroi de trois siècles de l’esclavage. En
déambulant dans ses ruelles étroites et paisibles on éprouve l’émotion de l’horreur de l’histoire de la
traite de l’homme par l’homme dont l’ile a été témoin. Notre guide nous conduit
à la maison d’esclaves construite par les hollandais au 18e siècle.
Elle porte les traces épouvantes de la traite de l’homme. Le long de murs qui
bordent la mer, on peut voir un étroit couloir et une porte qui donne
directement sur la mer, porte dite de
‘’voyage sans retour’’. Cette maison abritait autre les logements des maitres d’esclaves et les
chambres des captifs domestiques, les cellules des esclaves de traite. Ces derniers
ne séjournaient dans les cachots qu’en attendant d’être embarqués dans un
bateau négrier en destination des Amériques. Selon notre guide, à l’intérieur
de cette maison vivaient 200 êtres humains hommes, femmes et enfants séparés
par des cellules. « Ils étaient assis le dos contre le mur et
portaient des carcans au cou et au bras » explique notre guide. Un autre
d’ajouter « Dans cette maison, se trouvaient toute la famille, le père, la mer et l’enfant
systématiquement séparés » Leur destination d’épandaient des acquéreurs
l’un pouvait se retrouvait dans un pays différent de l’autre. Ils partaient de
Gorée sous un numéro matricule et non sous leur nom africain. La valeur d’un
homme dépanadait de son poids et de sa musculature, certains étaient engraissés pour avoir 60kg, le poids nécessaire au moment de
la vente. Cette maison d’esclave est
devenue aujourd’hui l’un des musées les plus visité au Sénégal.
Activité économique
L’activité
économique des habitants de Gorée est essentiellement tournée vers le tourisme,
l’ile est devenue également un lieu d’inspiration.
On y croise des artistes venus s’inspirer
de la richesse historique du site. La population locale est composée des artisans, des petits marchands
et des pécheurs.
Gorée : d’une puissance à l’autre
L’ile présentait bien des avantages aux marins :
mouillage à proximité, d’un continent avec
lequel s’ouvraient des grandes possibilités de commerce et de facilités de défense des
lieux. Sa prospérité fut liée au
commerce et plus particulièrement à
celui de l’esclavage qui était à la
base de l’organisation économique des
colonies d’Amérique.
Découverte en 1944 par les marins portugais ; l’ile
fut baptisée ‘’ Palma’’ puis
‘’Beseguiche’’ alors que la population locale l’appelait ‘’ Ber’’. LA marine
hollandaise s’en saisit en 1588 qui la donna le nom ‘’Goede reed’’ (bonne red)
d’où son nom Gorée. En 1677 les français s’en emparent, le gouverneur français
du Sénégal de l’époque qui n’aimait pas Saint Louis transféra sa résidence à
Gorée en 1785. L’ile fut par la suite occupée par les anglais avant d’être
restituée aux français en 1817. Gorée
est l’un des plus grands centres
de commerce d’esclaves de la cote Africain.