jeudi 19 avril 2012

Guinée: une manifestation des femmes de l'opposition réprimée par les forces de l'ordre

 Près de deux cent femmes membres de l’opposition guinéenne qui réclamaient « la recomposition » de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ont été violemment dispersées jeudi à coup de jets de gaz lacrymogènes à la Camayenne, non loin du siège de la CENI, faisant ainsi une quinzaine de blessés, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon maints témoins contactés sur place, la centaine de manifestantes ont tôt rallié le matin le Supermarché situé non loin des locaux de la CENI. Elles scandaient des slogans hostiles du genre, « A bas la CENI », « Loucény Camara dégage », « Vive la démocratie », « Nous voulons des élections justes et transparentes », « Non à la dictature », entendait-on.

Contactée par notre rédaction, Hadja Bia Diallo, dame active de l’UFDG, s’en explique. « Nous étions là avec nos banderoles dans l’attente des autres femmes du collectif et de l’ADP en provenance de la banlieue. Soudain, les forces de l’ordre sont venues nous intimer de déguerpir comme si nous étions des délinquants », a-t-elle affirmé. Et de rajouter. « Ils nous ont surpris dans un corridor pour nous brutaliser, nous insulter, nous violenter. Certaines dames ne peuvent même pas s’asseoir », a-t-elle confié.

Après le Supermarché, le contingent de la gent féminine s’est rendu devant le portail de la Cour Suprême de Guinée pour scander des slogans hostiles envers la CENI. « Après la Cour Suprême, nous nous sommes rendues au siège du NDI. C’est là que les forces de l’ordre nous ont lancé des gaz lacrymogènes, en matraquant des dames », a poursuivi Mme Hann, dame influente de l’Union des Forces du Changement (UFC).

Et la juriste Maimouna Baldé des Nouvelles Forces Démocratiques (NFD), de renchérir. « Nous étions partie poliment à la CENI avec nos pancartes pour exprimer nos préoccupations. C’est là que les forces de l’ordre nous ont surpris pour nous asphyxier avec des gaz. Personnellement, les agents ont piétiné des femmes, beaucoup de nos collègues ont été blessées. Même moi, j’ai été tabassée, la violence était terrible », a-t-elle dit.

La  police disperse des manifestants dans la banlieue de Conakry.
Selon maints confrères, les forces de l’ordre se sont livrées à une répression violente avec des coups de pieds, l’usage des ceinturons et le tir de gaz lacrymogène. Beaucoup de femmes, dix huit selon des témoins, ont été blessées, a-t-on appris de sources concordantes. « C’était chaud et humiliant, ils nous ont gazéifiées. Ils ont mâté les femmes », a confié un confrère.

lundi 16 avril 2012

Port de Conakry:les installation de Rusal et de Ciment de guinée fermée à cause de pollution

le port autonome de conakry 
© Depuis le week-end dernier, aucun engin roulant ni personnel de Rusal-Friguia ou de Ciments de Guinée n’a accès aux installations qu’ils possèdent dans l’enceinte du  port autonome de conakry. Celles-ci sont sous le coup d’une fermeture décidée depuis le samedi dernier par le ministère délégué à l’Environnement.

Le département en charge de l’Environnement justifie sa décision par le non-respect des normes environnementales par ces deux sociétés industrielles qui, affirme-t-il, polluent le secteur avoisinant le Port Autonome par des envolées d’épais nuages de poussières qu’elles laissent échapper au cours du transport de leurs matières premières, le clinker pour Ciments de Guinée et l’alumine pour Rusal-Friguia.

Sur place, des gendarmes de la brigade verte rattachée au ministère de l’Environnement monte la garde et empêche tout accès à ces sites de Rusal et de Ciments de Guinée. Pour Saran Mady Touré, le ministre délégué à l’Environnement, ces sites resteront fermés tant que des dispositions ne sont pas prises par ces deux sociétés pour mettre fin à leur pollution.

Dans tout le secteur du Port Autonome, la cité administrative jusque dans l’enceinte du palais Sékhoutoureya, siège de la présidence de la République, on constate que les toitures des maisons ou les feuilles d’arbre sont couvertes d’ épaisses couches de poussières émanant des installations incriminées.

Cette mesure de fermeture des installations de Rusal au Port de Conakry, s’annonce comme un véritable coup de massue pour elle. Car, l’usine d’alumine que Rusal exploite dans la ville-minière de Fria située à environ 160 Km de Conakry, est depuis plus de deux semaines littéralement paralysée par une grève de ses travailleurs. 

                                                                Mamadou Saliou   Bah